Pety Rakotoniaina et « Tambatra »


Mouvement pour la réconciliation ou association politique ?
On prête à Pety Rakotoniaina des intentions pour la magistrature suprême et l’homme n’est pas encore prêt de démentir même s’il se défend de le confirmer. Son cursus politique et en particulier sa conviction pour le changement depuis qu’il a porté le candidat Marc Ravalomanana au pouvoir ne font pas de doute ; il manifeste une volonté de conduire sa politique de développement du pays.

En attendant d’y voir plus clair à l’issue du « Vovonana » du parti MFM auquel il appartient et qui est prévu le mois de juin prochain, on doit admettre que « Tambatra » est plutôt un mouvement pour la réconciliation de l’homme social et surtout « ressource ». Son objectif principal et son leitmotiv sont la recherche des voies et moyens pour que les zizanies, la chasse aux sorcières et l’exclusion provoquées par les différends électoraux de 2001 ne soient plus un frein à l’enthousiasme et à la volonté du citoyen à œuvrer pour le pays. Ainsi le 24 mai 2002 a été organisé l’événement « Tambatra » ; une cérémonie de réconciliation qui s’est vite transformée en association à laquelle voulaient adhérer non plus seulement les groupes sociaux ou les leaders sociaux impliqués dans la crise et résidant dans le faritany de Fianarantsoa mais toutes les souches de la société des différentes circonscriptions du faritany ; et puis les personnes dont les racines ou ancêtres sont issues du faritany mais qui résident aujourd’hui hors du faritany, les « mpila ravinahitra ».

Pety Rakotoniaina



L’homme est social


Les rapports socio-économiques vécus par ces « mpila-ravinahitra » dans les divers milieux dans lesquels ils évoluent avec les « natifs » et avec eux-mêmes dans leur milieu ont fait que « Tambatra » les attire. Il faut reconnaître que les populations les plus migrants sont les Betsileo, les populations du Sud-Est, mais aussi celles de l’Imerina et du Sud (Bara, Tanosy, Antandroy, Mahafaly, Masikoro). C’est alors que progressivement le « Tambatr’i Fianarantsoa » originel a pris de l’envergure pour se structurer et couvrir les communes, les districts, les régions. Les adhérents sont issus de divers milieux professionnels : paysans éleveurs-agriculteurs, collecteurs, transporteurs, entrepreneurs exploitants agricoles, employés dans le privé, des cadres dans l’administration, enseignants dans les écoles primaires publiques, dans les établissements d’enseignement secondaire du privé que du public, dans des professions libérales telles la médecine ou encore le commerce. Ils appartiennent aussi à différentes confessions religieuses (religions traditionnelle ou ancestrale, catholique, protestante, musulmane). Ils sont aussi des « Sojabe », des « Ampanjaka », des « Hova », des jeunes leaders d’association. La revue des listes des adhérents à «Tambatra» permet de dire que l’association ne fait guère de discrimination politique et traduit pour beaucoup les aspirations profondes des membres à se réconcilier avec eux-mêmes et avec les autres tant il est vrai qu’on y rencontre des membres sinon des sympathisants des formations politiques TIM, RPSD, MFM, AREMA, Ledaer Fanilo…

Dans 13 Régions, on aspire à « Tambatra »
En tout cas, « Tambatra » a des adhérents qui sont organisés avec des bureaux dans les normes associatives et mis en place officiellement dans les régions de SAVA, DIANA, Analanjirofo, Atsimo Atsinanana, Vatovavy Fitovinany, Bongolava, Sud-Ouest, Boeny, Betsiboka, Avaratr’i Mania, Haute Matsiatra, Ihorombe, et récemment la Sofia.

Les bureaux récemment officialisés par le bureau national : Port-Berger, Befandriana Nord, Mandritsara, Mampikony, Antsohihy.

Dans un certain nombre de régions, « Tambatra » est implantée jusque dans les fokontany ou les quartiers et dans les communes, chefs-lieux de districts.

Pour le Sud, « Tambatra » est en train de prendre pied à Ambovombe, Beloha, Tsihombe. Les dirigeants de l’association reconnaissent qu’il reste encore le Menabe, Melaky et d’autres zones où l’association n’est pas encore organisée. Mais ils sont persuadés que « l’homme ressource » aspire à cette concorde au fond de lui-même qu’il est toujours à la recherche d’un environnement dans lequel il veut ou peut s’épanouir et c’est pourquoi l’homme ne peut qu’adhérer à ce vaste mouvement « Tambatra ».

A beaucoup d’égards et à l’allure de son expansion, « Tambatra » est à la fois un mouvement associatif qui aspire à la réconciliation après la crise 2002 mais qui peut être aussi assimilé à un parti politique qui sème à tout va. Pour l’instant et à notre connaissance, « Tambatra » n’a pas encore de projet de société bien défini avec les stratégies pour atteindre cette société encore imaginaire.

RAW

Madagascar Tribune 13-05-06

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Mahajanga « Tambatra » a fait le plein !


Malgré les manœuvres dilatoires dont a été victime l'association "Tambatra" de Pety Rakotoniaina, la rencontre pour officialisation du bureau de l'association dans le chef-lieu de Région du Boeny a fait salle comble. C'est dire la soif de solidarité chez les habitants de Mahajanga...

Les multiples tentatives de dissuasion que la rencontre de l'association « Tambatra » a subies samedi dernier dans la ville de Mahajanga n'ont pas abouti. Même s'il a fallu, par trois fois de suite, changer de site d'hébergement, tout le monde était au rendez-vous. Les invités ont toujours répondu présents à « Tambatra ».

La grande salle de l'espace « Boina Beach » s'est avérée trop petite car apparemment selon les informations recueillies « Tambatra » a réuni près de 800 à 1000 personnes.

Par rapport à l'affluence de la veille lors de la visite présidentielle à Mahajanga, « Tambatra » au Boina Beach a réellement été une réussite, nous fait-on comprendre. En tout cas, pour justifier cette affluence, ont été évoqué autant la lassitude des habitants de Mahajanga, les promesses non tenues que les déboires de Herizo Razafimahaleo lors de son passage dans la capitale du Boina. Toutes ces raisons n'occultent pas la volonté de beaucoup de ces habitants de Mahajanga de consolider la solidarité entre Malgaches. « Tambatra » en effet traduit ce mouvement de réconciliation à la base, entre individus, entre groupes sociaux, entre choix politiques différents en 2001. En d'autres termes, « Tambatra » n'est pas une récupération ou un rassemblement des mécontents du régime comme certains le font croire, c'est plutôt une réponse à ces préoccupations profondes de tout un chacun de vouloir vivre dans sa spécificité tout en étant solidaire et membre de la société. Quelque part c'est l'expression de la diversité des idées, des hommes, des catégories sociales, des aptitudes, dans l'unité, dans la cohésion sociale au niveau régionale et nationale. Interrogé quant à l'issue de sa tournée qui s'est poursuivi hier à Maevatanàna, Pety Rakotoniaina ne manque pas de souligner la détermination des uns et des autres dans la région du Boeny, à consolider la solidarité entre Malgaches pour mieux asseoir l'œuvre de développement et la lutte contre la pauvreté. C'est ainsi par exemple, a-t-il déclaré qu'à Ambatoboeny, « un particulier a offert sa propriété et son domicile pour héberger la rencontre "Tambatra" ». Encouragé et très sollicité

Profitant de l'occasion, Pety poursuit : « on doit reconnaître qu'au fur et à mesure de l'approche des échéances électorales, le maire perd de plus en plus ses prérogatives. Bien que le maire élu sous les couleurs de l'AVI à Ambatoboeny ait donné son approbation à la tenue de la rencontre "Tambatra" dans une grande salle publique, le fonctionnaire d'autorité de la circonscription s'est interposé pour l'interdire. Et il a fallu cette offre déterminante d'un citoyen pour résoudre le problème de salle à Ambatoboeny. En fait, ajoute-t-il, tout dépend de la personnalité de l'autorité de la ville car à Marovoay, "Tambatra" n'a eu aucun problème. Au contraire, j'ai même été encouragé et les invités m'ont demandé à ce que je persévère. Certains m'ont même poussé à me lancer dans la course présidentielle ».

A la guerre comme à la guerre surtout dans ce contexte dominé par la prochaine élection présidentielle et on est en droit de comprendre les comportements des uns et des autres; les gouvernants veulent préserver leurs avances et avantages tandis que ceux qui sont en face ou à côté tentent de se mettre en valeur à leur manière. Chacun sa voie, chacun ses visées; aux citoyens de choisir après qu'ils aient pris connaissance de toutes les données. Mais avant cela, il faut que la liberté d'expression et la liberté d'opinion soient réelles. A charge pour l'administration pour que cette liberté soit. Pour l'instant elle n'est pas encore vécue comme telle. En tout cas, les adhérents au "Tambatra" suivent de près la suite du programme de Pety Rakotoniaina qui aura encore à officialiser les bureaux des sections régionales d'Analanjirofo, Alaotra-Mangoro, Atsinanana, Androy, Anosy et bientôt ceux du Vakinankaratra. Bref, tout un calendrier qui ne manquera pas d'être perçu comme étant une campagne de propagande électorale avant la lettre d'autant qu'on prête à Pety Rakotoniaina des prétentions de présidentiable.

RAW

Madagascar tribune 12-06-06

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